Les élections régionales et départementales de 2021 en France ont été marquées, au delà de l’abstention, par un problème de distribution de la propagande électorale. Ces bulletins servent à informer les citoyens du programme politique des candidats. Autrefois distribués par le service public de La Poste, ce service a été confiés à des acteurs privés à la fiabilité imparfaite. Pour remédier à ce problème, certains députés soumettent l’idée d’une procédure numérique.
Du courrier papier à l'email
Le député Jean-Michel Mis propose cette idée en s’appuyant sur le succès des déclarations en ligne des impôts. Les électeur pourraient ainsi recevoir les programmes des candidats aux élections par courrier électronique, sous forme de fichiers à télécharger. Plus écologique, plus économique, cette alternative semble être intéressante sur de nombreux points.
Le problème de l'illectronisme
Le député Philippe Gosselin n’est pas opposé à cette idée mais recommande plutôt le recours à un système mixte qui combinerait à la fois le courrier papier et le numérique afin de ne pas discriminer les électeurs plus âgés, ou rencontrant des difficultés avec ces technologies. 17% de la population serait concernée selon l’INSEE, nous rappelle l’article de LCP.
Politique et numérique : il reste beaucoup à faire
Les élections de 2021 montrent que si le numérique est devenu un outil qu’une grande majorité des français utilisent quotidiennement, les lois, règlementations et dispositifs ne sont pas encore au point. Le flou qui entoure la prise de parole des politiques sur les réseaux sociaux, sur l’égalité ou l’équité du temps de parole, sont des sujets qu’il semble toujours difficile d’adapter dans ce nouveau monde où la communication sur les réseaux sociaux est potentiellement illimitée.
Les programmes des candidats pourraient tout aussi bien être diffusés sur des réseaux sociaux ou des sites web, mais comment dans cette guerre de l’attention permanente s’assurer que les citoyens reçoivent bien les documents qu’ils sont supposés recevoir, surtout s’ils n’ont pas envie de les lire ? Pourra-t-on inscrire l’e-mail qui nous envoie la propagande électorale sur liste noire ? Devra-t-on signer électroniquement la confirmation du reçu des programmes ?
L’avenir nous réserve encore des surprises.